• Entretien

    « Ce serait une démission de la part des jeunes  que  de mettre la politique de côté » 

     Alternative Espaces Citoyens, en  partenariat avec la Fondation Rosa Luxembourg, a organisé le samedi 22 mars, à l’Espace Frantz Fanon au siège d’AEC,  un séminaire de formation sur la démocratie dans le contexte de la globalisation. 25 jeunes garçons et filles, venus  de 5 arrondissements communaux de Niamey ont participé à ce séminaire. Diaouga H. Boubacar, un jeune militant d’un parti politique y a pris part. Nous nous sommes entretenus avec lui.

    Diaouga H.Boubacar, membre de l’organisation des jeunes du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS  TARREYA) 


    Les jeunes ont pris une part active dans la revendication populaire pour la démocratie et le multipartisme au Niger. Plus de deux décennies après, quelles sont les attentes des jeunes ?
     Nos attentes restent   la justice sociale, l’accès au marché du travail,  à l’emploi, de meilleures conditions de vie et d’étude, un enseignement de qualité. Quand on regarde actuellement ce qui se passe,  on ne  peut pas dire que ces attentes ont été satisfaites. Certes, des   progrès ont été  réalisés, mais beaucoup reste à faire  dans ce sens.
    Que pensez-vous de cette initiative d’Alternative Espaces Citoyens et de son partenaire la Fondation Rosa Luxembourg  qui  veut  promouvoir la participation politique des jeunes ?
     La participation politique  des jeunes est une nécessité,  il ne saurait y avoir de développement sans la jeunesse. Maintenir la jeunesse à l’écart du processus du développement c’est  signer l’échec même du développement dans nos pays.  Cette initiative  est à saluer et surtout  il faut la maintenir dans la durée.
    Est ce que la politique est importante pour vous ? Si oui pourquoi ?
    La politique est très  importante pour moi ; parce que, c’est la politique qui détermine l’orientation à suivre pour  le  pays. Les grandes décisions  relatives au   développement socioéconomique du pays  sont prises par des hommes politiques qui sont nos dirigeants.  Ce serait une démission de la part des jeunes  que  de mettre la politique de côté .
    Selon vous, comment les jeunes font-ils leur choix politique ?
    Les jeunes font leur choix politique à travers la personne du leader. C’est d’abord le leader qu’on voit ;  parfois, les choix sont aussi  monnayés. On promet des postes ou   quelques billets de banque.  Il est rare de trouver des jeunes qui font un  choix politique  par conviction.
    Qu’est ce  qui vous a motivé à vous engager dans la politique ?
    Je me suis engagé en  politique   juste parce que  c’est un moyen qui me permet d’apporter ma pierre à  l’édifice national.    Pour mieux  combattre un système pourri, il faut y être pour comprendre les rouages. Certes, en étant à l’intérieur, il y’a des risques d’être corrompu. C’est pourquoi, il faut faire son entrée avec des valeurs et des idéaux de justice et  d’intégrité.    .
    Comment ou sous quelle forme se matérialise votre engagement politique ?
    Mon engagement en politique se matérialise naturellement par mon adhésion à un parti politique, et mon activisme au sein de ce parti est d’insuffler  des idées nouvelles. C’est  ma contribution   à l’émergence d’une jeunesse forte,  efficace  et   engagée.
    Parmi les maires des arrondissements communaux de la capitale, il n’ya aucun jeune. Quelle appréciation faites-vous de cet accaparement de l’espace politique par les anciens ?
    Naturellement en tant que  jeune je ne peux qu’apprécier  cela négativement.  Pas pour dire que  la vieille garde est inutile mais qu’il y’a aussi des jeunes qui sont là, pleins de compétence et qui pourraient bien occuper des postes de responsabilité.   Je pense qu’il est  grand temps que la jeunesse soit impliquée dans  la gouvernance locale.
    Les arguments invoqués généralement par les anciens pour tenir les jeunes à l’écart des postes stratégiques de prise de décision, sont l’incompétence et l’inexpérience. Quelle réaction cala vous inspire t-il ?
    Ces arguments sont totalement erronés, du moment où on ne peut pas  juger de la compétence de quel qu’ ‘un  que l’on n’a pas vu à l’œuvre, et l’expérience n’est jamais  acquise d’office, il faudrait un apprentissage pour   l’acquérir.
    Quelles initiatives ou comportements, les jeunes  doivent  ils avoir pour favoriser leur émergence  dans l’espace politique ?
    Les jeunes, ont intérêt à se  mettre ensemble dans un cadre organisé. On n’arrivera pas à grand-chose en allant en rangs dispersés.  , Les jeunes doivent  donc se réunir, se concerter, créer le cadre propice pour leur émergence.  Ils doivent aussi se former politiquement, s’armer de connaissances solides   avant d’entre dans l’arène politique.   
     

                                                   Propos recueillis par: Tidjani Boubacar

     


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