Les jeunes ne mâchent pas leurs mots
 L’avènement de la démocratie au Niger a suscité beaucoup d’espoir chez les forces vives du pays. Plus de deux décennies après,  l’espoir s’est mué en cauchemar avec les  frustrations et déceptions  notamment chez les jeunes pour qui l’avenir semble plus que sombre. C’est dire qu’au Niger   démocratie ne rime  pas avec  progrès social  et économique.

L’enrichissement illicite et la corruption sont devenus le sport favori de nos hommes politiques  qui ne ratent aucune occasion pour faire valoir leurs intérêts. Les vraies préoccupations des populations sont mises de côté faisant place à des guéguerres politiciennes et à des stratégies de déstabilisation des régimes en place afin d’accélérer leur accession au pouvoir. La liste des tares de nos hommes politiques est loin d’être exhaustive.  El Kébir, président de l’association Jeunesse Active pour le Niger (AJN) pense que  la classe politique actuelle  a lamentablement échoué dans la gestion de ce pays. Pour lui, « le pays n’est pour, cette classe politique, qu’une sorte de ballon qu’elle se passe constamment  ….le Niger n’est donc pas sorti de l’ornière » 
Pour Mamane Issa Barma, appelé du service civique national,   « de 1993 à aujourd’hui nous avons vu toute forme d’alliances,  contre nature, pour la plupart, qui n’ont cependant pas pu apporter de solutions aux crises et aux guéguerres politiques. Cela nous a  valu 3 coups d’Etat ». Du coup, poursuit-il, « comme le dit Frantz Fanon ‘’chaque génération dans une certaine opacité doit découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir’’. C’est dire que la classe politique actuelle se doit de tirer les conséquences de son échec et ainsi faire place à la nouvelle génération ».   
Les jeunes qui militent au sein des partis politiques doivent cesser d’être des faire- valoir pour les hommes politiques. « Les jeunes doivent davantage s’impliquer dans la vie politique pour opérer les choix d’avenir dès maintenant car si tu ne fais pas la politique c’est le politique qui décidera à ta place et engagera ton avenir. La jeunesse doit d’être dynamique et capable de réfléchir à leur avenir », selon Gani Mamane Souleymane, Etudiant en année de Licence en droit à l’Université Abdou Moumouni de Niamey (UAM).
Les solutions à la participation politique des jeunes ne viendront pas d’ailleurs mais le changement doit débuter au sein des organes dirigeants. Les jeunes doivent s’imposer et exiger leur représentation au sein des instances de prises de décisions des structures politiques. Autrement, il est clair que les causeries de l’arbre à palabre ne régleront jamais les problèmes des jeunes.  Nos hommes politiques ont donc tout intérêt  de se pencher résolument sur les véritables préoccupations de la jeunesse. C’est à ce prix seulement qu’ils peuvent espérer désamorcer la bombe !