• Interview

    Interview avec Dr Souley Adji, sociologue, enseignant chercheur à l’Université de Niamey.
    « Nous sommes dans un contexte démocratique. Qui dit démocratie dit égalité des citoyens devant la loi donc il n’y a pas à défavoriser les uns ou les autres. La démocratie incite à ce qu’il n’est ni exclusion, ni déséquilibre, ni discrimination des femmes par rapport aux hommes ».

    Comment peut-on définir le leadership féminin jeune ?
    De mon point de vue, on peut définir le leadership féminin jeune comme étant la capacité pour les jeunes femmes à pouvoir diriger les instances sociales, économiques, politiques,  associatives de manière à impulser un élan pour la construction d’une nouvelle société. En cela, il s’agit pour ces dernières de décider d’elles même le séchoir, ses orientations sans que les adultes ne puissent avoir un mot à dire afin qu’elles soient déterminées  elles même.
    Ces jeunes femmes leaders doivent prendre en charge et briguer y compris des postes électifs ou des postes quelconques dans tous les domaines : politiques, économiques, sociaux etc.…. Prévoir leur avenir et d’être maitre de son destin telles sont les qualités qui sont précuises.
    Pour cela, il faut que les jeunes femmes leaders puissent prendre des risques car l’action menée peut froisser les adultes sinon les ramener à l’échec ; alors elles doivent prendre des risques calculés pour ne pas aller en aventure.
    Il faut qu’elles soient dans une posture d’équité de genre qu’il ait inclusion politique en tant que telle pour que les deux sexes puissent être des acteurs importants pour leur destin.
    Un autre point qu’on peut aussi évoquer dans ce domaine est que les jeunes femmes soient des acteurs importants dans le changement politique, économique, comme on l’a vu dans certains pays.
    De nos jours seuls les jeunes s’y connaissent dans le domaine des nouvelles technologies, donc ils peuvent informer les adultes afin qu’il ait un changement au sein de la société.


    Malgré leur nombre élevé, on constate qu’elles sont les plus marginalisées. Selon vous qu’est ce qui explique cela ?
    Plusieurs raisons peuvent expliquer l’exclusion des jeunes femmes leaders dans les instances électives et nominatives.
    La première raison est d’ordre culturel. Vous savez, la société nigérienne est très patriarcale c'est-à-dire que c’est un système social dans lequel il y a une hiérarchie.  Les ainés commandent aux cadets  selon l’âge, le sexe ; une hiérarchie  où les hommes commandent aux femmes.
     Cette culture patriarcale est largement protégée à une idéologie qui tende à ce que l’ordre social soit respecté. La situation est de telle  que si la société  reste ainsi, il n’y aura pas de changement dans les rapports du genre et d’âge.
    La deuxième raison est d’ordre religieux. L’Islam qui autorise l’homme à être supérieur à la femme. Beaucoup de croyants ont cette vision qui explique que nécessairement il n y a pas d’égalité entre l’homme et la femme. L’homme doit commander la femme et lui dicter même ce qu’il y’a lieu de faire. Tout cela se reflète à des sourates et versets du coran.
    Un volet important est lié aux préjugés qui frappent les jeunes femmes. Elles sont comme des êtres qui seraient tout à fait importantes, inaccessibles, mystérieuses et inintelligentes de sorte qu’il y a une certaine opinion courante qui dit par exemple que Dieu  a donné à l’homme un pourcent de bêtises et 99 pourcent d’intelligence, mais la femme a l’inverse.
    Donc l’homme doit toujours être au devant de la scène par contre la femme un acteur de l’intérieur.
    La femme joue un rôle secondaire de mère au foyer, d’éducatrice des enfants, de génératrice des enfants. Des rôles qui sont dévalorisés alors les hommes ont un rôle plus importants et valorisé y compris au niveau de la politique.
    Dans les partis politiques, on constate que la présence des femmes dans les bureaux politiques est marginale. Quand vous prenez dans plusieurs partis politiques au pouvoir, il n’ya  qu’environs 18 pourcent seulement des femmes. C’est négligeable.
    Il y a beaucoup des mesures sur le plan international qui sont favorables aux femmes mais qu’on n’applique pas par ce qu’il y a des résistances parfois culturelles. A titre illustratif  le code de la famille qui est jusque là litigieux et n’est pas encore appliqué totalement. Il y a également  des questions d’inégalités entre l’homme et la femme sur les salaires.


    En quoi le leadership féminin est -t-il important dans un pays comme le Niger ?
    Il est important dans la mesure où les femmes représente plus de la moitié de la population du Niger.
    Alors il faut que les femmes soient aux commandes des institutions, des instances sociales d’un certain nombre  de structures par ce qu’elles sont celles qui pour l’essentiel produisent l’économie  du pays. Elles ne sont pas prises en compte dans les statistiques officielles mais elles sont celles qui travaillent du matin au soir et sont actives.
    Cet apport doit être valorisé. Il faut donc faire en sorte qu’elles soient responsables et non pas qu’elles soient sous la coupe des hommes et adultes. Qu’elles puissent elles même réfléchir, décider, pour que leurs sorts soient pris en main par elles mêmes.
    Nous sommes dans un contexte démocratique. Qui dit démocratie dit égalité des citoyens devant la loi donc il n’y a pas à défavoriser les uns ou les autres. La démocratie incite à ce qu’il n’est ni exclusion, ni déséquilibre, ni discrimination des femmes par rapport aux hommes.
    Il faut que les femmes aient accès aux maîtrises des instances décisionnelles. Il faut qu’elles s’impliquent car c’est sont elles qui connaissent mieux leurs inspirations, leurs besoins que les hommes. Il faut qu’elles soient aux commandes de la société au même titre que les hommes. Il faut que la question d’équité, d’égalité soient promis dans les secteurs sociaux, économiques et culturels  aussi bien dans des domaines publics que privés, c’est ce qu’on appelle main streaming.
     

                                                                   Propos recueillis par
                                      Assao Neino Hassana et Moustapha Aichatou  



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